Chirurgie proctologique

Chirurgie des hémorroïdes : procédure du traitement chirurgical de la clinique Charcot à Lyon l Dr Chopin-Laly, Dr Guedj et Dr Thievenaz

Mieux comprendre l’hémorroïde

Les hémorroïdes touchent indifféremment les hommes et les femmes. Un tiers des adultes déclarent avoir déjà souffert d’un problème hémorroïdaire.

Seulement un tiers des patients ayant rencontré de tels problèmes ont consulté un praticien.

Qu’est-ce qu’une hémorroïde ?

Les hémorroïdes sont des structures anatomiques physiologiques situées au niveau de l’anus. Elles représentent des lacs sanguins qui s’associent à de petits vaisseaux artériels et veineux. Pour une meilleure compréhension, on évoque souvent des dilatations veineuses douloureuses. Elles sont présentes de manière normale chez toutes les personnes depuis la naissance.

Lorsque les hémorroïdes sont situées sur les parois inférieures du rectum ou dans l’anus, on parle d’hémorroïdes internes. Lorsqu’elles sont situées immédiatement à l’extérieur de l’anus, on évoque des hémorroïdes externes.

Comment se forment les hémorroïdes

Dans l’état actuel des connaissances, on ne sait pas avec certitude ce qui déclenche une crise hémorroïdaire. Sur les nombreux facteurs évoqués, rares sont ceux qui ont fait l’objet d’études scientifiques. La littérature médicale évoque souvent un terrain familial.
Toutefois, les causes le mieux documentées s’orientent autour de :

  • troubles du transit (aussi bien constipation que diarrhée) ;
  • efforts physiques ;
  • stress ;
  • certains médicaments (laxatifs) ;
  • une alimentation trop épicée ;
  • les menstruations ;
  • la grossesse ;
  • l’accouchement ;

Rester assis (sédentarité) serait également un facteur favorisant les poussées hémorroïdaires.

Boire beaucoup et régulièrement de l’eau, avoir une alimentation riche en fibres et éviter les épices peut permettre de limiter le risque de crise hémorroïdaire.

Les rapports sexuels anaux ne déclenchent pas une maladie hémorroïdaire.

Pourquoi une hémorroïde saigne ?

L’une des complications fréquente d’une hémorroïde est le saignement. En période d’inflammation et à la défécation, les vaisseaux sanguins rompent et xces hémorroïdes peuvent saigner plus ou moins abondamment.

En cas de crise, le passage des selles entraîne une dilatation des veines puis un saignement. Certains saignements demeureront totalement invisibles, d’autres se retrouvent sur le papier hygiénique. Les cas les plus compliqués peuvent colorer la cuvette des toilettes, voire couler au goutte à goutte.

Quels sont les symptômes d’une hémorroïde ?

Dans un stade précoce, les symptômes d’hémorroïdes sont une sensation de gêne (douleur irritante), un tiraillement et/ou une brûlure anale.
Une crise hémorroïdaire se présente sous la forme d’une sensation de chaleur/pesanteur au passage de la selle, ou lors de l’exercice physique. Elle dure habituellement de 2 à 4 jours.

Dans un stade plus tardif, la maladie hémorroïdaire évoluant depuis plusieurs années peut donner des douleurs quotidiennes. Il peut arriver que les saignements soient abondants, et soient la cause d’une anémie.

Quelles sont les complications d’une hémorroïde ?

Important : la maladie hémorroïdaire n’est pas un facteur de risque de cancer colorectal.

La thrombose hémorroïdaire

Cette complication prend la forme d’une tuméfaction bleutée. Elle siège principalement dans les plis radiés de l’anus et s’accompagne très rapidement d’un œdème et d’une inflammation de la zone. La thrombose hémorroïdaire occasionne des douleurs beaucoup plus intenses. Elle survient brutalement et disparait naturellement après 2 à 3 semaines.
Il existe deux sortes de thrombose hémorroïdaire :

  • la thrombose hémorroïdaire externe située au niveau des plis radiés de l’anus. Il s’agit de l’affection la plus fréquente. Dans certains cas précis, elle peut se soigner par incision ou excision sous anesthésie locale. Le soulagement est alors immédiat ;
  • la thrombose hémorroïdaire interne. Elle se situe à l’intérieur du canal anal.

Le prolapsus hémorroïdaire

Phénomène non-douloureux, il peut être parfois impressionnant. Il s’agit d’une extériorisation totale, par intermittence ou permanente, des hémorroïdes internes. Certains patients réintègrent eux-mêmes leur prolapsus.
Apparaissant à l’âge adulte, cette complication est souvent chronique. Elle intervient souvent dans un tableau de constipation chronique.

La marisque anale

L’évolution après poussée hémorroïdaire ou chirurgie hémorroïdaire peut être la formation de marisques qui correspondent à des replis cutanés sur la marge anale qui sont sans gravité. Inesthétiques, les marisques anales ne sont pas douloureuses.

Hémorroïdes : qui consulter ?

75 % des patients suivis consultent un médecin généraliste quand les 25 % restant consultent un gastro-entérologue.

Dans votre parcours de soin, adressez-vous d’abord à votre médecin généraliste qui vous réorientera. Il est toutefois préférable de consulter un gastro-entérologue : ce médecin est spécialisé dans les maladies du tube digestif, de l’estomac et du rectum. Toutefois, il peut être justifié de consulter un proctologue (médecine ou chirurgie).

Si le diagnostic est confirmé, votre médecin vous conseillera des traitements médicamenteux ou des traitements instrumentaux.

Dans certains cas, le traitement par intervention chirurgicale sera conseillé.

Avant toute chose, nous vous conseillons vivement de démarrer un régime riche en fibres.

N’attendez pas trop longtemps avant de consulter un médecin. En moyenne, la majorité des patients consulte pour la première fois 18 mois après la survenue des premiers symptômes.

Quel est le traitement chirurgical des hémorroïdes ?

La plupart des crises hémorroïdaires répondent favorablement à un traitement médical (médicaments contre la douleur, anti-inflammatoires, laxatifs, rappel des règles hygiéno-diététiques). Finalement, seuls 15% des patients seront opérés, notamment après échec des traitements médicaux ou instrumentaux.

Votre chirurgien sera à même de vous proposer la technique qui correspond au mieux à votre situation.

L’hémorroïdectomie pédiculaire, de type Milligan-Morgan

L’hémorroïdectomie selon Milligan Morgan  permet la résection des 3 paquets hémorroïdaires, avec la ligature de l’artère les vascularisant. Cette technique s’appuie également sur la conservation de ponts muqueux qui permettent une bonne cicatrisation. La cicatrisation des plaies d’exérèse des paquets hémorroïdaires peut nécessiter 4 à 6 semaines.

L’hémorroïdopexie selon Longo

L’hémorroïdopexie selon Longo est une technique plus récente. Elle permet une section et un ré agrafage des paquets hémorroïdaires. Ils pourront ainsi être  repositionnés. Cette technique ayant l’avantage de ne pas laisser de plaie opératoire, elle est également peu douloureuse.

Avantages et inconvénients des traitements chirurgicaux

Chacune des techniques a ses avantages et ses inconvénients :

  • le Longo est moins douloureux qu’un Milligan Morgan ;
  • le risque de saignement postopératoire est plus important après un Milligan Morgan ;
  • le Longo peut éventuellement nécessiter une nouvelle intervention pour traiter un paquet hémorroïdaire récalcitrant ;
  • La perception du contenu anal peut être altérée après un Longo ;
  • Le Milligan Morgan par un excès de cicatrisation des plaies peut être à l’origine d’un rétrécissement du canal anal

En tenant compte de vos antécédents, de votre maladie hémorroïdaire, votre chirurgien pourra vous proposer l’intervention qui correspond au mieux à votre situation au cours d’une chirurgie réalisée sous anesthésie générale en ambulatoire, la plupart du temps.

Chirurgie des hémorroïdes : quel est mon parcours lors du traitement chirurgical ?

La consultation avec mon chirurgien

Votre chirurgien va confirmer que vous aurez besoin d’une intervention chirurgicale.

Il basera sa décision sur votre état de santé générale, en tenant compte d’un facteur bénéfice/risque.

Il détaillera avec vous la procédure et les risques de la chirurgie pour hémorroïdes. Ce sera pour vous l’occasion de poser toutes les questions que vous jugerez utiles. Votre chirurgien répondra à l’intégralité de vos interrogations.

A noter : une coloscopie sera souvent réalisée afin de s’assurer que le saignement a bien pour origine une maladie hémorroïdaire.

La consultation avec mon anesthésiste

Après avoir rencontré votre chirurgien, qui a confirmé qu’il fallait bien traiter chirurgicalement vos hémorroïdes, vous rencontrerez votre anesthésiste. Médecin spécialisé, ce dernier s’assurera qu’une anesthésie est possible.

Communiquez bien à votre anesthésiste la liste complète des médicaments que vous prenez au quotidien (aspirine et médicaments pour fluidifier le sang compris).

Que dois-je faire la veille de mon opération des hémorroïdes ?

La veille de l’opération, vous devez être à jeun à partir de minuit. Si vous prenez des médicaments de façon quotidienne, vous devez en discuter avec votre chirurgien et votre anesthésiste. Ils peuvent souhaiter que vous preniez certains de vos médicaments le matin de l’intervention avec un fond d’eau.