Chirurgie digestive

Diverticule du colon

Qu’est-ce qu’un diverticule du colon ? Qu'est ce qu'une diverticulite ? Qu'est ce q'une sigmoïdite ?

Les diverticules du côlon sont fréquents dans le colon (ou gros intestin). Un diverticule est excroissance.

La diverticulite est l’inflammation et l’infection d’un diverticule (qui peut être à l’origine de fièvre et/ou de douleurs abdominales) tandis que la diverticulose correspond à la présence de plusieurs diverticules (ce qui n’est pas en soit un problème) de localisation variable. Les diverticules sont généralement situés sur le colon sigmoïde.

Les diverticules peuvent saigner, se boucher et s’infecter (diverticulite), se perforer et être à l’origine de complications plus ou moins graves (péritonite, fistule sigmoïdo-vesicale ou communication entre le colon et la vessie par l’intermédiaire d’un diverticule ; ou sténose à l’origine d’une occlusion). Dans ces conditions, votre chirurgien peut être amené à vous traiter par le jeun, des médicaments contre la douleur, des antibiotiques, parfois à vous hospitaliser pour vous surveiller ou vous opérer en urgence. C’est notamment pour éviter d’avoir à réaliser une chirurgie lourde de conséquence pour vous (par laparotomie ou grande cicatrice et avec réalisation d’un anus artificiel) que votre chirurgien peut en fonction de vos antécédents vous proposer une intervention afin d’éviter que ces épisodes d’infection des diverticules ne se répètent pas et soient potentiellement plus graves et plus compliqués à prendre en charge.

Rôle de la chirurgie (colectomie ou sigmoïdectomie) en cas de diverticulite du colon

La résection d’un segment colique est une colectomie. La résection du sigmoïde (qui est le segment colique le plus fréquemment atteint par des diverticules) s’appelle une sigmoïdectomie.
En période de crise (diverticulite), en fonction de vos symptômes (douleurs, fièvre), des résultats de vos prises de sang et des examens d’imagerie, votre chirurgien pourra vous proposer plusieurs traitements pouvant parfois être réalisé à domicile et nécessitant parfois une hospitalisation

  • Jeun et médicaments contre la douleur.
  • Jeun, antibiotiques et médicaments contre la douleur.
  • Jeun, antibiotiques, médicaments contre la douleur et drainage radiologique d’un abcès.
  • Jeun, antibiotiques, médicaments contre la douleur et coelioscopie exploratrice (lavage de la cavité péritonéale).
  • Jeun, antibiotiques, médicaments contre la douleur, coelioscopie exploratrice (lavage de la cavité péritonéale) et resection du segment intestinal emportant les diverticules à l’origine des symptômes et confection d’un anus artificiel (ou stomie).

C’est pour éviter la réalisation d’un geste chirurgical lourd de conséquence (confection d’un anus artificiel ou stomie) que votre médecin référent et votre chirurgien peuvent vous proposer l’ablation du segment de colon portant les diverticules (notamment s’ils ont été à l’origine de poussées infectieuses)

Pour cela nous disposons de 2 techniques :

  • Soit par une technique classique et ancienne par une incision sous le nombril réalisant une cicatrice de 10 à 15 cm environ.
  • Soit une technique plus récente et plus moderne par coelioscopie (5 incisions d’un centimètre chacune) qui présente l’intérêt d’être très peu agressive, elle réduit les douleurs post-opératoires et permet une reprise rapide des activités quotidiennes.

Compte tenu, de ces éléments nous réalisons, le plus souvent, le traitement chirurgical des diverticules du colon par voie coelioscopique au cours d’une hospitalisation de 5 à 10 jours.

Quel est votre parcours lors d'une sigmoïdectomie pour diverticulite colique ?

Après avoir rencontré votre chirurgien, qui a confirmé qu’il fallait bien enlever ce segment de colon portant des diverticules qui ont été ou sont à l’origine de douleurs, fièvre, d’abcès ou d’une péritonite, vous rencontrerez votre anesthésiste qui s’assurera qu’une anesthésie générale est possible.

Vous devez rester à jeun quelques heures avant l’intervention et un régime sans fibres (légumes et fruits) vous sera conseillé. Si vous prenez des médicaments de façon quotidienne, vous devez en discuter avec votre chirurgien et votre anesthésiste, qui peut souhaiter que vous preniez certains de vos médicaments le matin de l’intervention avec un fond d’eau. Si vous prenez de l’aspirine ou des médicaments pour fluidifier votre sang dites le à votre chirurgien et votre anesthésiste.

L’équipe de la clinique Charcot (Lyon) vous accueille lors de l’admission la veille de l’intervention lorsque que celle-ci est programmée ou en urgence si votre état le justifie, elle vérifie les formalités administratives, s’assure qu’il n’y a pas de nouvelle information et que les consignes données avant l’intervention (douche, jeun, etc..) ont bien été respectées.
Puis on vous conduit en salle d’intervention au bloc opératoire, votre chirurgien, votre anesthésiste entouré de leur équipe vous accueillent et procèdent aux vérifications habituelles (identité, respect des consignes, etc..).

Une fois endormie, votre chirurgien aidé d’une caméra et d’instruments passant par des trocarts, va contrôler l’artère vascularisant le segment de colon et le retirer. A l’image d’un tuyau dont on coupe un morceau au milieu pour le retirer et pour lequel on réalise une soudure qui permet au tuyau d’être réutilisé, votre chirurgien après avoir enlevé le segment de colon malade, réalisera une couture afin de remettre en continuité votre intestin.

La durée de l’intervention varie de 2 à 3 heures et dépend de la difficulté que peut rencontrer votre chirurgien en fonction de l’état de votre colon et de l’inflammation de la cavité abdominale. Une lame peut parfois être mise en place, elle sera retirée progressivement comme la sonde urinaire.

Une fois réveillé, après quelques heures en salle de réveil, vous regagner votre chambre. Une infirmière du service s’assure que vous n’avez pas trop mal, que vous n’avez pas de nausées ou de vomissement, que progressivement vous reprenez vos esprits. Une collation vous est servie. Votre chirurgien passe en fin de journée s’assure que vous allez bien, autorise la reprise progressive de l’alimentation (d’abord quelques boissons puis des aliments solides) et vous donne les consignes post-opératoires. Une hospitalisation de 5 à 10 jours est nécessaire.

Comment se passent les jours qui suivent une sigmoïdectomie ?

Habituellement, cette intervention est peu douloureuse et la douleur répond bien aux antalgiques simples (paracétamol) qui vous seront également prescrit lors de votre sortie de l’hôpital. Vous pourrez vous lever le soir de l’intervention ou au plus tard le lendemain. Vous pourrez boire dès le soir de l’intervention et progressivement reprendre une alimentation normale.

Une convalescence peut parfois être nécessaire.

Une fois à domicile, vous pourrez reprendre progressivement vos activités quotidiennes et une activité légère.

Un arrêt de travail de 2 à 4 semaines vous sera prescrit (en tenant compte des particularités de votre travail)

Des douleurs sous les côtes ou vers les épaules peuvent apparaître dès le lendemain de l’intervention. Elles sont dues aux gaz de coelioscopie. Ces douleurs disparaissent toujours en 24-48 heures.

Un mois après l’intervention, vous vous présentez à votre consultation post opératoire. Votre chirurgien vous autorise alors à reprendre vos activités physiques et sportives.

Quelles complications peuvent survenir après une sigmoïdectomie ?

L’ablation d’un segment du colon est une intervention fréquente dont la technique est précise, mais comme pour toute opération certaines complications peuvent survenir : une réaction à l’anesthésie, un saignement, une plaie d’un organe abdominal, surtout lorsque la dissection chirurgicale est difficile.

Les modifications locales découvertes lors de l’intervention ou l’apparition d’une complication inattendue peuvent conduire votre chirurgien à modifier l’intervention initialement prévue afin de tout mettre en oeuvre pour remédier aux difficultés rencontrées. L’abord coelioscopique peut également être converti en laparotomie (chirurgie classique par une cicatrice sous l’ombilic). Parfois l’état de votre intestin peut rendre dangereuse pour vous la réalisation d’une couture (ou suture) qui permettrait le rétablissement de la continuité digestive. Alors, un anus artificiel (ou stomie) temporaire peut être réalisé afin de vous permettre un prompt rétablissement.

L’intestin est « habité » par des millions de bactéries permettant la digestion, il reste un organe fragile. Dans les jours suivant l’intervention la qualité de la cicatrisation de l’anastomose (ou suture permettant le rétablissement de la continuité digestive) sera surveillée. Une fistule (rupture de l’anastomose) peut survenir dans 5% à 10% des cas, selon la littérature scientifique. Cette rupture de l’anastomose peut survenir dans les jours suivants de l’intervention et nécessiter une nouvelle opération avec confection d’un anus artificiel temporaire. L’uretère qui conduit l’urine du rein à la vessie est très proche du colon sigmoïde et peut parfois être lésé, nécessitant une prise en charge spécifique.

Un abcès de paroi peut survenir et nécessiter des soins infirmiers. La liste des complications décrites n’est pas limitative, mais il est important de comprendre qu’un des objectifs de la consultation pré-opératoire est de permettre à votre chirurgien de mettre en balance les risques que vous prendriez en étant pas opéré avec les risques inhérents à une intervention. Si une indication opératoire a été retenue, à l’inverse de la chirurgie esthétique, c’est parce qu’il y aurait plus de risque à ne pas réaliser intervention (péritonite). En cas de doute de votre part, n’hésitez pas à demander des précisions à votre chirurgien. Les complications décrites peuvent vous angoisser, mais elles restent exceptionnelles grâces à une technique précise.

Conseils post-opératoires après une sigmoïdectomie

Reprenez une activité très légère, la marche est autorisée, évitez de conduire pendant 5 jours. Il est normal que la région opératoire soit douloureuse au début et restera sensible quelques temps. Ceci ne doit pas vous empêcher de bouger, marcher et de réaliser les actes de la vie quotidienne.

Pendant votre convalescence :

 

  1. Précautions
  • Il est conseillé de prendre des douches (le bain est à proscrire pendant un mois).
  • Ne portez pas de charges lourdes (pendant au minimum un mois).
  • sur prescription de votre anesthésiste : port de bas de contention (pendant toute la durée du traitement anticoagulant).
  • En cas de laparotomie : une ceinture abdominale (jusqu’à la prochaine consultation) vous sera prescrite et devra être portée jusqu’à la prochaine consultation.
  • En cas d’exposition au soleil, prévoyez des protections contre les UV (crème écran total) la meilleure solution reste le port de vêtement propre afin de recouvrir la cicatrice.
  • Evitez la pratique du sport jusqu’à la prochaine consultation.

 

  1.  Les pansements
  • Il faut laisser les cicatrices à l’air. Il n’y a pas lieu de faire venir une infirmière.
  • Les fils sur votre cicatrice sont résorbables, ils peuvent être mouillés et disparaîtront seuls. Après votre douche, séchez les cicatrices par tamponnement avec une serviette propre.

 

3. Régime alimentaire

L’alimentation peut être reprise sans restriction, mais avec modération.